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Deux jeunes cavaliers.
(Un grand merci à René pour les informations qui suivent) : Les deux soldats ne portent pas la même tenue, la veste est différente, le pantalon, la coiffe ainsi que le sabre.
Cette photographie date des années 1920.

‘En premier lieu, il faut parler des Odznaki pamiatkowe, dans l’armée de la deuxième république polonaise, il n’y a pas de distribution de l’insigne du régiment, donc un soldat n’aborde pas le symbole de son régiment, sauf dans la deuxième moitié des années trente, le numéro est brodé sur la patte d’épaule).
Dans l’armée de la deuxième république polonaise, le badge du régiment (l’Odznaka pamiatkowa) est attribué à un soldat méritant ou qui s’est particulièrement distingué. On le lui remet lors d’une cérémonie avec un diplôme ‘Legitimacja’.
Ce soldat a le droit ensuite de porter ce badge sur sa tenue de sortie même s’il est dans un autre régiment dont il ne recevra pas obligatoirement le badge.
Un minimum de 1 à 3 ans de services parfait est exigé pour recevoir le badge en temps de paix et trois mois au front en temps de guerre.
Les badges sont entièrement métalliques pour les sous officiers et hommes de troupe, et émaillés pour les officiers.
Le soldat de droite (le plus grand) porte 2 Odznaki pamiatkowe :
– Un métallique du 4 PSK, 4 Pulk Strzelcow Konnych, 4ème régiment de chasseur à cheval, il l’a reçu alors qu’il était sous officier ou strzelec.
– Un émaillé (le blanc avec l’aigle et la couronne de laurier) du 21 Pulk Piechoty Warszawski, 21ème régiment d’infanterie de Varsovie, qu’il a reçu en tant qu’officier.
C’est un officier qui a une formation généraliste, cavalerie et infanterie.
Pour avoir 2 Odznaki et être passé de soldat à officier il doit être brillant et avoir 5 ou 6 ans de service déjà. Sa tenue est moins bien coupée et d’un tissu d’une moinsbonne qualité que celle de son camarade, il doit être juste au niveau argent.
Les Odznaky ayant fait leur apparition vers 1921, cela nous mène vers 1927-28 à moins qu’il ait fait la guerre de 1919-20 (voir plus bas).

L’aigle polonais couronné posé sur la Pelna ne se porte que sur la coiffure, ici on ne les voit pas, un peu seulement à gauche.
Les étuis de sabre polonais portent deux boucles, ceux ci n’en ont qu’une, ils proviennent d’une autre armée. Le sabre de gauche avec la dragonne n’est pas d’un modèle réglementaire, encore de la récupération ou un achat personnel.

L’aigle qui est porté au col est un symbole d’arme ou de spécialité, mais les deux officiers ne portent pas d’étoile de grade sur le devant de leur coiffure, je pense qu’ils sont tous les deux élèves ou stagiaires d’une école ou d’un cours d’officiers d’état major. Il faudrait trouver la signification de cet aigle qui vole portant quelque chose dans ces pattes.
Ou alors un service de garde particulier ou de représentation.

Les flammes de col, symboliques normalement de la cavalerie sont ici plutôt les symboles à mon avis du drapeau national.
En effet chaque régiment de cavalerie à ses propres couleurs, les flammes sont bicolores avec en plus ou non une rainure colorée entre les deux, une des couleurs se retrouve sur la bande coloré de Czapka ou Rogatywka.
Mais de toute façon, les flammes (ou Proporczyki) n’apparaissent pas si grosses et sont sur le collet au dessus des zigzags de col, de plus dans une tenue de sortie (pour la photo au moins), ils auraient eu les étoiles de grade et sans doute les zigzags de col.

Celui de droite a au dessus de la poche la ‘Odznaka za Rany i Kontuzje’, c’est a dire ‘la médaille des blessés’.
Pour se la faire décerner il faut avoir été blessé devant l’ennemi au combat et que la blessure nécessite une intervention chirurgicale. C’est l’équivalent du ‘purple heart’ américain. Sur le ruban il y a une étoile : à chaque nouvelle blessure on ajoute une étoile jusqu’a 3 maximum par ruban jusqu’en 1939.
Il y a de grande chance qu’il ait été blessé dans la guerre de 1919-20 contre la Russie bolchévique (en résumé : les Polonais se battent contre les bolchéviques, en 1919-1920, qui veulent reprendre le contrôle de la Pologne. Au bord de la défaite, les Polonais réussissent à battre définitivement l’armée rouge entre le 14 et le 20 août 1920 sur la Vistule : cette bataille est appelée communément ‘le miracle de la Vistule’, et le 15 août devient le jour de la fête de l’armée (c’est aussi la sainte Marie, patronne de la Pologne)’.

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