John Tibbatts

1897 - 1917



"John est né le 19 décembre 1897, le plus jeune fils d’Albert et Bridget, et a été baptisé à l’église St Catherine de Sienne au début de 1898. On sait peu de choses de ces premières années mais il a sûrement fréquenté une école locale. Albert, son père, pensait que l’école était très importante et s’était assuré que John ait complété son éducation avant de commencer à travailler.
Au début de la Grande Guerre, en 1914, John, qui n’avait que 17 ans, s’engagea à Birmingham dans le Premier Bataillon de Guards Gallois. Après un entraînement rudimentaire, il fut envoyé en France pour combattre.

La vie dans les tranchées était insupportable et l’on a du mal à imaginer les conditions de vie que ces jeunes hommes ont du endurer.
Je ne peux m’imaginer qu’avec difficulté ce qu’a du être leur vie, dans une peur de tous les instants, la peur de mourir, chaque minute de la journée. Les livres d’histoire nous enseignent que ces soldats n’avaient pas seulement à craindre l’ennemi mais aussi leurs officiers supérieurs, qui donnaient souvent l’ordre d’abattre sur place les hommes qui refuseraient d’avancer vers les mitrailleuses adverses.
Il y a bien des années, j’ai parlé avec mon père de son expérience de la guerre et lui ai posé la question : comment avait-il tenu ?
« J’ai gardé la tête baissée, j’ai beaucoup prié, j’ai fait ce qu’on me disait de faire et j’ai remercié Dieu chaque matin d’être en vie ». J’ai d’abord pensé que c’était la réponse désinvolte d’un homme qui ne voulait pas partager ou revivre une période traumatisante de sa vie. Mais, en y réfléchissant, j’ai réalisé que c’était justement ça, la manière de tenir le coup et de ne pas perdre l’esprit.

Ce fut durant la Bataille de Cambrai, qui débuta en novembre 1917, que des chars d’assaut furent pour la première fois utilisés à grande envergure, bien qu’ils aient été considérés comme de peu d’utilité dans les opérations offensives, et enclin à des défauts de fonctionnement.
Le commandant en chef Sir Douglas Haig, déçu par le manque de progrès au village de Passchendale et attiré par la possibilité d’obtenir une victoire profitable avant la fin de l’année, décida de continuer à utiliser les chars, appuyés par l’infanterie.
Haig décrivit l’objet des opérations de Cambrai comme «l’obtention d’un succès local par une attaque soudaine à un endroit où l’ennemi l’attendait le moins». Et, jusqu’à un certain point, cela fonctionna.
La méthode d’assaut proposée était inédite, car l’artillerie ne bombarda pas l’endroit au préalable. Les chars devaient passer les premiers à travers les barbelés allemands, suivis par l’infanterie, dissimulés par des barrages de fumée.
L’attaque commença tôt le matin du 20 novembre 1917 et l’avance fut remarquable. Mais, à partir du 22, on décida de faire halte pour que les soldats se reposent et se réorganisent, permettant malheureusement aux allemands de renforcer leurs lignes.
Du 23 au 28 novembre, les combats se concentrèrent presque exclusivement autour du bois de Bourlon. Le 29 novembre, il fut clair que les Allemands étaient prêts pour une contre-attaque.

Durant les terribles combat du 1er décembre 1917 et quelques jours avant son 20ème anniversaire, John Tibbatts perdit la vie, comme nombre d’autres jeunes hommes. Le terrain gagné fut rapidement perdu.

John est enterré avec 7047 autres hommes, Britanniques et Sud Africains, qui perdirent la vie durant la Bataille de Cambrai. Leur sacrifice est commémoré au cimetière de Louverval, dans le Cambrésis".

Robert Hayden



In Memoriam
Lui qui repose ici
Fut dénombré parmi ceux
Qui, à l’appel du Roi et de leur pays
Ont quitté tout ce qui leur était cher
Ont enduré les difficultés, ont affronté le danger
Et ont finalement disparu
Sur la voie du devoir et du sacrifice
Donnant leur vie
Pour que d’autres puissent vivre libres
Que ceux qui viennent ici voient
Que son nom n’a pas été oublié

Soldat John Tibbatts
Matricule 3806
1er Bataillon de Guards Gallois
Mort au combat en France et en Flandres
le 1er Décembre 1917